Guerre de Sécession: L’arme navale.

Guerre de Sécession: L’arme navale.

juin 6, 2018 Non Par admin

Introduction…

La guerre de sécession commença le 18 avril 1861, elle allait durer 5 ans, pour finir en 1865 avec la reddition des dernières armées confédérés.

Ce conflit préfigura sur bien des points les conflits du 20° siècle :

Guerre totale.
Importance des facteurs économique et industrielle.
Lorsque le conflit éclata , la Confédération était en bien mauvaise posture: l’essentiel des moyens humains, militaires et de productions étaient aux mains de l’Union. Ainsi celle-ci comptait 21 millions d’habitants contre 9 millions pour le Sud (dont 3,5 million d’esclaves). Il en était de même pour les manufactures qui se situaient essentiellement dans les états nordistes (110 000 contre 18000).

Les états de la Confédération étaient surtout des états agricoles exportateurs de matières premières brutes (coton, tabacs,…) et la transformation de ces articles se faisaient soit dans le Nord, soit en Europe (coton en Grande-Bretagne). Ce qui explique par exemple le manque de tentes pour les armées confédérés malgrés des stocks de coton abondants: l’appareil de transformation ne se situait pas dans les états rebelles. L’incapacité à produire certains produits se retrouvait dans de nombreux produits nécéssaires à la guerre: chaussures, fusils, metalurgie…

Or si Richmond avait pu acheter tout ce qui lui manquait à l’étranger, la Confédération aurait pu lutter à armes égales avec l’Union. De même que continuer à exporter pour le sud était vital pour son effort de guerre et ses finances. Mais voilà que dès le début de la guerre Lincoln décide d’un blocus envers les ports confédérés afin d’empécher les livraisons d’armes ou d’exporter pour financer le conflit. Ce blocus avait pour but d’axphixier économiquement le Sud. On l’appela la stratégie de l’étranglement ou de l’Anaconda.

C’est là que nous voyons que dans ce conflit l’arme navale eut un rôle important. La question est de savoir dans quelle mesure le blocus provoqua la chute des espoirs sudistes.

Ce blocus entraina une réaction de la confédération. Cet état neuf ne disposait pas de flottes ni encore moins de quoi la construire, or elle a eut à faire face à la menace de la flotte de l’Union. Il est donc interressan de voir comment l’état sudiste a réagit.

La Confédératon disposait de longues côtes (5600km): elle était donc extremement vulnérableà une invasion navale. De même le sud-ouest et l’ouest du pays étaitent irrigués de grands fleuves ( Tennesse, Mississipi, Cumberland ) qui seront autant de voie de pénétrtion à l’invasion nordiste. Ce sera dans ces régions que le sud connaitra ses premiers grand revers et que sa défense s’écroulera.

Mais le sud ne resta pas sans réagir et avec des moyens faibles il sut rechercher et trouver des solutions originales qui, certes, ne lui donneront pas la suprémaie navale mais retarderont les effets de la stratégie dl’encerclement de l’Union.

La confédération et sa marine…

Au début de la guerre la Confédération n’avait pas de flottes, encore moins de quoi la construire. Elle ne disposait que d’un arsenal, celui de Norfolk, capturait au début de la guerre par la milice de Virginie. Bien que les nordistes essayèrent de le saborder, l’ensemble restait relativement fonctionnel. Mais la totalité des arsenaux et des chantiers se trouvaient dans le Nord. On ne disposait pas de manufactures pour construire les chaudières, les cordages, les mats et les voiles.La construction d’une arme navale est quelque chose de complexe et qui ne s’improvise pas: il faut du personnel qualifié, des structures complexes et des investissements lourds (en argent et en temps). La confédération n’avait rien de tout cela. Elle ne possédait pas non plus de traditions navales qui lui auraient fournit les bases de sa marine. Enfin de la flotte préexistante seule une minorité d’officiers rejoindra les rangs de la nouvelle flotte.

Pourtant à la tête du secrétariat à la marine se trouvait Stephen R Mallory : c’était un homme extrêmement compétent qui avait été président de la commission des affaires navales du Sénat : il sut se montrer à la hauteur de sa tâche qui lui incombait et utiliser le moindre bout de ficelle. E t il était parfaitement conscient qu’il ne pourrait rivaliser avec les moyens du Nord. On lui doit d’avoir introduit les cuirassés sur le champ de bataille américain. La construction d’une flotte s’imposait à la Confédération devant la menace du Blocus et la fragilité des côtes. Donc la marine se vit assigner les missions de rompre le blocus de l’Union mais aussi de défendre les cotes sudistes Pour parer aux besoins les plus pressés, il acheta de nombreux bateaux présents dans les ports confédérés, les fit armer et les envoya patrouiller le long des côtes ou sur les fleuves. Cela s’avérait largement insuffisant mais cela devait laisser le temps de construire une flotte.

De nombreux ironclad (cuirassé) furent construits dans le pays même car ce type de navires étaient surtout destiné à évoluer dans des eaux cotières ou fluviales mais leur construction se fit souvent avec des moyens de fortune.

Disposant de peu de moyens, Mallory chercha à la faire construire en Europe ( en France et en Grande-Bretagne).. C’est ainsi que James D. Bulloch fut envoyé en Grande-Bretagne en juin 1861 afin de superviser l’achat et la construction de navires afin de renforcer les effectifs Sudistes. Il se montra particulièrement actif. Sa première commande fut celle de deux croiseurs mixtes destinés à des opérations de courses (CSS Florida et Alabama). Il alla jusqu’à commander deux cuirassés armés de tourelles pour des opérations de haute mer (CSS North-Carolina et CSS Mississippi) mais le gouvernement britannique refusa la livraison de ces derniers. La position de ce dernier était ambigue ; il ne reconnaissait pas le nouvel état et de plus une loi interdisait la livraison d’armement à un pays en guerre. Cette législation fut mise en avant par les agents nordistes présents en Angleterre pour mettre des bâtons dans les roues de Bulloch mais celui ci arriva souvent à se tirer avec élégance des piéges judiciaires tendus : ainsi les navires de guerre étaient achetés comme navire de commerce et armés en territoire étranger ( Havane, Canaries, Bermudes) avec des armes achetées-elle aussi en Grande-Bretagne et livrées séparément. En fait la position des gouvernements Français et Anglais variaient suivant la situation militaire de la Confédération: c’est vers la fin de la guerre où la défaite du Sud semble inévitable que les commandes rebelles seront bloquées.

A part l’aide de l’étranger le sud compta énormément sur un certain nombre d’innovation. Ainsi à l’instigation de Mallory le sud se lança dans la construction de cuirassés domaine ou les deux camps se trouvaient à égalité. Mais d’autre nouveauté furent testé et utilisé durant le conflit ( mines, torpilles, sous-marin,…). Mais le plus bel exemple reste celui des cuirassés.

Le premier fut le CSS Virginia construit à partir du USS Merrimack sabordé par les nordistes lors de la prise de Norfolk par les virginiens : sa construction débuta en juin 1861 et se termina en février 1862. Sa construction fut lente car le sud manquait de tout. En plus de la coque on récupéra la machinerie du Merrimack. Le monstre obtenu était impressionnant: 60 m de long, 8 m de haut, 12 canons dont deux pivotants à chaque extrémité du navire et surtout un éperon à la proue du navire. Mais ce cuirassé n’était pas exempt de défauts : son tirant d’eau était énorme (7 mètres), les machines capricieuses et ne permettant qu’une vitesse de 5 noeuds. Ainsi il lui fallait une demi-heure pour faire un virage à 180°. Ce n’était pas un navire d’eaux peu profondes et encore moins un navire de haute mer.

Mais le pire fut que la construction de ce navire, qui fut un secret de polichinelle et dans lequel le sud mit tant d’espoir, provoqua un vent de panique au Nord et une réaction de la marine US qui à contre coeur et sous la pression de son opinion se lança dans la construction d’une réplique : le USS Monitor. Le Nord releva si bien le défi que le navire dont la construction commencée après celui de son rival fut achevée avant lui. De plus il se révéla bien supérieur à son adversaire. Le choc qui eut lieu entre les deux navires le 9 mars 62 après que la veille le CSS Virginia coula deux navires US et sema la désolation dans la marine fédéral, se termina sur une rencontre nul ou les deux adversaires rentrèrent chez eux plus par fatigue du combat que à cause de l’adversaire. La vie du Virginia fut courte car il fut sabordé le 11 mai 1862 devant l’avance fédérée et son impossibilité de se réfugier dans des eaux trop étroites pour lui.

Malgré ces résultats mitigés les deux camps se lancèrent dans la construction de plusieurs de ces engins. Et malheureusement pour le Sud, la supériorité du Nord montra toute son ampleur car où les confédérés en construisirent 27 avec des moyens de fortune, alors que le Nord en lança 58. Le sud construisit aussi 14 Cottonclads qui étaient peu cuirassés et recouvert de balle de coton pour amortir le choc des boulets et obus. De toute façon le meilleur des cuirassé de la Confédération était loin de valoir ceux de l’Union.

Le sud se lança aussi dans la construction de torpilles qui dans leur mode de fonctionnement ressemblait plus à des mines. On les plaça aux entrées des ports et des embouchures des fleuves : les résultats furent intéressant ( 53 navires coulés ou endommagés) mais ils ne stoppèrent pas l?avance du Nord.

On eut l’idée de fixer une de ces torpilles à l’avant de navire sur un espar. Ces bateaux à demi submergé devaient s’attaquer aux navires proches des côtes assurant le blocus. c’était les David ( car comme dans la légende il s s’attaquaient à plus gros qu’eux).’ On poursuivra logiquement en construisant un engin entièrement submersible : le CSS Hunley. Durant ses essais il coula trois fois et lors de sa première sortie opérationnelle, s’il coula sa cible, il fut touché par l’explosion et sombra avec son inventeur à bord. Si l ‘idée était bonne, elle était handicapée par le manque d’autonomie des torpilles de la Confédération. Mais l’idée fera son chemin. En tout cas les rebelles construiront 14 David et 3 sous marins.

Un autre aspect de la lutte contre le blocus fut le recours à la course et aux blockade runners.

Dès les premiers de la guerre Jefferson Davis l’autorise, et pour cela distribue des lettres de courses. Au début c’est une activité privée mais rapidement avec le blocus l’intérêt tombe : il est difficile de ramener sa proie dans un port du Sud. Les corsaires privés disparurent fin avril 1862 avec la chute de la Nouvelle-Orléans et le blocage de Charleston. Alors l’état se lança dans cette activité (début 1862) avec plus pour but de détruire la flotte de commerce U.S que de la capturait. Le premier de ces navires fut le CSS Sumter commandé par Semmes : durant 6 mois il fit la chasse aux navires U.S (18 prises) mais il se retrouva bloqué à Gibraltar par ses poursuivants. Il se vit contraindre de vendre son navire et il rejoignit la Grande-Bretagne ou il prit le commandement du CSS Alabama avec lequel il recommença ses opérations de piraterie. Une nouvelle fois bloqué, il fut coulé avec son navire au large de Cherbourg par le USS Keasarge. On retrouvera Semmes à la tête d’une division de cuirassé défendre l’accès par la James River à Richmond.

En tout la Confédération eut dans les 19 corsaires : leur résutat sont impressionnants : 239 navires capturaient soit 10500 tonnes. (Les principaux: CSS Sumter 18 prises, CSS Alabama 64 prises, CSS Florida 35 prises, CSS Geogia 9 prises, CSS Nashville 2 prises, CSS Tallahasse 40 prises, CSS Shenandoah 38 prises, CSS Chickamauga 7 prises) Ce qui représentait 5% des navires de commerces U.S. Un vent de panique souffla au Nord. De nombreux navires de guerre furent détournés de leurs opérations de blocus pour assurer la chasse aux corsaires. Mais le résultat le plus évident fut le passage de la flotte U.S du premier au quatrième rang mondial : pour éviter tout risque on arma sous pavillon neutre. Elle ne s’en remettra jamais.

Pour rompre le blocus on fit surtout appel au privé bien que vers la fin de la guerre devant les abus, l’état pris de plus en plus à sa charge ce rôle. On construisit un type particulier de navire : les blockade runners. Ces navires disposaient de caractéristiques destinées à les rendre rapides et moins repérables (silhouette profilée et peinte en grise, utilisation d’anthracite ne dégageant pas de fumée,…). Le seul problème fut que ces navires avaient une capacité d’emport limité.

Le blocus du Nord se révèla extrêmement efficace : si au début de la guerre celui ci était symbolique dès 1862 les mailles du filet se resserrèrent. Ainsi en 1865 moins d’un navire sur 2 arrivé à sa destination. On estime que le commerce maritime du Sud se retrouva réduit à un tiers du commerce d’avant guerre. Les exportations par voie ferré du Nord se trouvant stoppés c’est toute une économie que se trouva ralentit. Le sud n’avait pas les moyens de produire ce qui lui manquait en grande quantité. Le blocus fut une des clés du conflit.

Enfin pour la défense fluviale leSud fit surtout appel à des cuirassés et aux batteries sur les berges. Ces deux solutions se révélèrent insuffisantes : Fort Henry et Donelson tombèrent face au bombardement fluviale et à l’encerclement des troupes. Menphis succomba car la flotte qui la protégeait ne disposait pas du soutien de batteries. Vu les conditions du combat on fit appel à l’éperon qui retrouva ses lettres de noblesse dans un milieu étroit qui ne permettait pas les grandes évolutions.

La Marine de l’Union.

La situation de la Marine de l’Union était plus enviable. En effet sur la totalité de la flotte, l’Union garda le contrôle sur tous les navires et les équipages, seul un petit quart des officiers (332 sur 1554) rallièrent les rangs sudistes.

Très tôt la fédération dispose d’un plan d’action pour sa Marine. Il va s’agir pour elle d’isoler la Confédération car celle-ci était extrêmement dépendante de l’extérieur (exportation de coton, livraisons d’armes). Ce blocus est connu sous le nom de plan Anaconda et fut imaginé par le Général Scott Winfield.

La marine se vit donc assigner trois tâches bien spécifiques :

Le blocus des ports confédérés.
La chasse aux corsaires et aux forceurs de blocus.
Travailler avec l’armée pour conquérir le Sud (transports, évacuation des blessés, soutien, etc…)
Mais pour cela la marine ne disposait pas de beaucoup de moyens car sur les 91 navires dont elle dispose seul 41 sont réellement aptes à participer aux premières opérations, les autres se trouvant éparpillés sur le globe. De plus cette flotte ne se trouve pas adaptée à son rôle car elle va devoir agir dans trois secteurs différents : haute mer, zone côtière, zone fluviale, qui ont chacun des conditions et une physionomie bien particulière. La construction de l’arme navale va incomber à deux hommes : le secrétariat d’état à la marine Gideon Welles et son adjoint Gustavus V. Fox. Pour le malheur de la Confédération ces hommes vont se révéler très compétent et la marine verra le programme de ces constructions planifiées : ce ne sera pas l’anarchie que connaîtra à certains moments l’armée avec le recrutement de ses troupes.

Dans un premier temps toute une série d’achats sera effectué : en effet l’union dispose du formidable réservoir qu’était en homme et en matériel la marine marchande américaine. Mais à coté de cela toute une série de construction furent lancée. Dès le départ la Marine se lança dans une guerre longue dans l’optique d’un blocus.

Ainsi en août 1861 le nombre de navires avait doublé : (180) et à la fin de l ‘année l’union disposait de 260 navires armés par 22000 marins et d’une centaine de bateaux en constructions. Or en 1865 la flotte comptait 671 navires dont 559 à vapeur pour un total de 51000 tonnes, armés de 46000 canons et avec 51500 hommes d’équipage. Plus de 500 navires participèrent au blocus. La marine va représenter 5% des effectifs ce qui faisait peu par rapport au rôle que joua cette flotte.

La majorité des navires étaient en bois mais 72 d’entre eux étaient en fer. En effet l’Union construisit des cuirassés pour répondre à l’initiative de son adversaire. La marine du Nord n’était pas favorable à cette nouvelle arme mais la pression du sénat et de l’opinion publique devant la menace que pouvait représenter le CSS Virginia se lança dans l’aventure. Or elle disposait de plus de moyens que la confédération et les résultats furent plus probant car les cuirassés yankees furent mieux réalisés et plus efficaces que leurs adversaires directs.

En 1861 trois projets sont adoptés : le Galéna et le New Ironsides de facture assez classique si ce n’est la cuirasse. Le troisième est un projet de John Ericsson et tranche avec ce qui avait été fait jusqu’à présent.

Le projet d’Ericsson devait avoir l’aspect d’un radeau surmonté d’une tourelle armée de deux canons de 275 mm. L’engin se révéla beaucoup plus rapide et maniable que son adversaire ( 8 noeuds et 3,5 m de tirant d’eau) ; Mais cela restait un navire fait pour des évolutions en zone côtières car il était fortement instable, et il coula d’ailleurs suite à un coup de vent. Le monitor se révéla être une arme excellent pour la lutte contre les cuirassés rebelles mais pour d’autres tâches sont efficacité était plus discutable. Par exemple dans les duels contre les batteries côtières s’il disposait de l’avantage de sa protection cuirassé, son tir était souvent limité en hauteur et le nombre réduit de ces canons était un handicap. En tous cas le Nord se lança dans la construction à grande échelle de navire cuirassé ( 58 monitors et 72 cuirassés en tout) .

D’autres ingénieurs trouvèrent l’idée séduisante et adaptèrent le cuirassé à une mission particulière. Ainsi Eads qui eut l’idée de cuirasser des steam-boat qui descendaient le Mississippi. Une casemate cuirassée recouvrait ainsi l’artillerie composée de 13 pièces, la machine à vapeur, les roues à aube et l’équipage. Ces navires avaient un fond plat et une coque large ce qui leur permettait de naviguer assez loin sur les fleuves.

Charles Ellet reprit le concept du navire fluvial cuirassé mais rajouta l’option de l’éperon. On croyait beaucoup à cette arme ancienne qui avait connu son heure de gloire durant l’antiquité. On pensait que puisque les navires devenaient invulnérables au tir, l’éperon pouvait redevenir fatale. Les lieux des combats qui eurent souvent lieu prés des côtes ou dans les fleuves se prêtaient bien par leur étroitesse au retour de l’éperon.

Mais le cheval à tout faire de la Marine fut le Sloop en bois et à propulsion mixte : il était le composant essentiel de la flotte nordiste.

Le Nord va tenter de bloquer les ports confédérés : or les côtes de la confédération sont longues de 5600 km, il y avait 10 grands ports et un nombre important de baies, embouchures de fleuves ou de criques pouvant servir de refuge à des navires. Il était certes difficile de défendre autant de points mais il était tout aussi difficile de tout contrôler. Ce qui manquait au Nord ce furent des bases navales sur les côtes de la Confédération pour exercer son blocus plus facilement en ayant la logistique « à portée de main » : elle n’en disposait que de deux au début des hostilités (Hampton Roads et Key West) La capture des ports confédérés répondait donc à un double objectif : assurer le blocus et rechercher des bases de soutien.

La conséquence fut que fin 1862 la plupart des ports confédérés sont soient bloqués soient capturés : il n’en restait que deux libre d’accès (Wilmington difficile à bloquer vu sa position géographique et Charleston.).

La Marine fédérale eut à agir contre les briseurs de blocus et les corsaires confédérés : en effet rapidement le sud se limita à défendre les ports et ses fleuves mais afin de distraire les moyens de son adversaire et de répondre au blocus elle utilisa les corsaires. Afin de contourner le Blocus elle fit appel à des forceurs de Blocus qui étaient équipés de navire spécialisé.

La course privée contre la flotte marchande eut un succès éphémère devant l’impossibilité de ramener les proies dans les ports du sud bloqués ou les ports neutres qui refusaient l’accès aux corsaires. Mais la confédération lança des navires armés par l’état. Un vent de panique gagna les marchands de l’union devant cette menace qui connut quelques succès ( les corsaires coulèrent environ 5% de la flotte marchande nordiste). Les primes d’assurance grimpèrent. La réaction fut lourde de conséquences car la moitié de la flotte marchande changea de pavillon perdant ainsi pour toujours son premier rang mondial. Le deuxième effet fut de détourner de la surveillance du blocus environ une centaine de navires de l’union.

Quant au navires qui essayaient de forcer le blocus la Marine U.S avait organisé des cordons de surveillance. Le premier surveillait les abords directs d’un port, dés qu’un navire tentait de franchir ce premier cordon, une fusée était lancée pour avertir un deuxième cordon qui lançait la chasse. Plus loin en haute mer un troisième cordon surveillait le trafic maritime et faisait les visites sur les navires de commerce cinglant vers l’Amérique. Avec l’utilisation par la confédération de ports relais comme la Havane, Nassau ou les Bahamas, un quatrième cordon fut mis en place malgré les protestations des pays neutres pour surveiller ces ports.

Le blocus ne se révéla pas immédiatement efficace. Ainsi fin 1861 le nombre de navires tentant de le forcer et bloqué était estimé à 1 sur 10 mais fin 1865 le ratio était tombé à 1 sur 2. Avec le blocage des ports confédérés et l’augmentation du nombre de navires affectés aux opérations, la tache était plus difficile pour les forceurs de blocus. Les 500 navires qui participèrent aux opérations arrêtèrent ou capturèrent plus de 1500 forceurs de blocus. Le jeu en valait le coup car les prix de vente étaient multipliés par 10 voir plus. De même les équipages des navires participant au blocus se partageaient la moitié de la prise, le reste allant à l’état. De plus le type de navires forçant le blocus étaient bien différents en 1865 des navires de commerce de 1861. C’était des navires spécialement conçus pour cette activité et leur cargaison était souvent plus réduite. On peut estimer que le commerce de la confédération se retrouva réduite de deux tiers. Le pays fut touché par une forte inflation galopante surtout à partir de 1863. Le ravitaillement des troupes se trouva fortement géné au moment où l’union se lança dans ses grandes offensives (1864/1865). Certes le commerce du Sud ne fut pas totalement bloqué mais il le fut suffisamment pour affaiblir notablement la Confédération.

Le dernier point à voir est le rôle de la Marine dans les combats terrestre. Il est loin d’être négligeable car les premiers succès militaires du Nord vinrent de la flotte qui sur les fleuves sut provoquer la décision. Il faut dire que le Tennessee, le Cumberland et le Mississippi (et dans une moindre mesure les rivières entre Washington et Richmond) vont se révéler être de véritables voies d’invasion. Elles avaient l’avantage d’être plus sur que les routes ou le chemin de fer souvent sabotés par les cavaliers rebelles. Grant et de nombreux chefs les préférèrent pour leurs mouvements de troupes. La marine ne se limita pas aux transports de troupes ou de ravitaillement mais la pris aussi part aux combats. Ainsi le fort Henry, fort Donelson, la capture de Memphis ou de la Nouvelle-Orléans furent des victoires totalement dues à la Marine. De même lors de la Bataille de Shiloh où la menace sudiste sur Nashville en 1864, la flotte en appuyant de ses armes les troupes à terre facilitèrent les victoires de l’Union. Deux personnages jouèrent un grand rôle. Foote et Farragut. Le premier avec Grant sera le principal artisan de la conquête du Nord du Mississippi. Le second par la mer conquiert le delta du Mississippi sans utiliser les troupes de l’armée commandées par Pope qui l’accompagne.

La marine de l’Union a eu un rôle important durant la guerre en tout cas bien supérieur a son poids numérique. Tandis que l’armée lançait de vastes offensives très coûteuse en hommes et sans grands résultats le blocus grignotait le potentiel et le moral sudiste. Le nord avait su relever le défi tecnologique lancé par le sud avec les cuirassé, et l’avait emporter haut la main.

Conclusion…

La première leçon de ce conflit est que la construction d’une arme navale n’est pas quelque chose qui s’improvise: il faut des moyens et des ressources.

De plus l’arme navale à une fois de plus démontrer son efficacité face à une puissance terrestre: elle a considérablement affaibli les armées de la Confédération. Celles ci ont connu des difficultés d’approvisionnements. Ainsi l’armée de Lee manquât de chaussures, de tentes, de fusils, de vivres, etc…

Mais il ne faut pas surestimer le rôle de la Marine de l’Union car il a été nécessaire de se battre sur terre. Le Sud disposait d’une bonne armée, et il aurait été suicidaire pour le Nord de ne compter que sur sa flotte en s’exposant au coup de l’adversaire sur terre.

La guerre a vue l’apparition et l’essai de nouvelles armes que les autres nations vont à leur tour expérimenter et adopter.

Le cas le plus flagrant est celui du cuirassé. Toute les marines adoptent rapidement ce nouveau type de navires.De même les torpilles font école mais leur absence de mobilité propre est un défaut qui ne sera comblé en 1865 lorsque l’italien Luppi imaginera un système les rendant autonome (le système sera mis au point plus tard par un anglais).

Petite Chronologie…

Septembre 1861: Capture de l’île de Ship (entre Mobile et la Nouvelle-Orléans) par l’USS Massachusets.

Novembre 1861: Capture de la zone cotière situé autour de port-Royal car c’est un repère de corsaires.

5 février 1862: Capture de fort Henry par Grant suite au bombardement par la flotte de Foote.

14 février 1862: La flotte de Foote bombarde fort Donelson; echec les navires se retirent gravement endommagés.

16 février 1862: Fort Donelson se rend face à la perspective d’un siége par la terre et par le fleuve.

8 Mars 1862: Première attaque du CSS Virginia; coule le sloop Cumberland et la frégate USS Congrés.

9 mars 1862: Rencontre du CSS Virginia avec le USS Monitor; match nul.

7 avril 1862: Capture de l’île n°10 par Davis adjoint de Foot et l’armée de Pope.

24 avril 1862: Farragut force le passage des forts défendant l’embouchure du Mississipi

25 avril 1862: Chute de la Nouvelle-Orléans devant la flotte de Farragut

10 mai 1862: Bataille de Plum point Bend où 8 navires confédérés surprennent la flotte de l’Union et coulent le USS Cincinnati et le USS Moud City

6 juin 1862: Bataille navale devant Memphis:. La flotte de l’Union surprend la flotte confédéré et la coule; seul un navire en réchappe.

6 aout 1862: le CSS Arkansas se saborde suite à une avarie de machine alors qu’il est attaqué par le USS Essex. Vicksburg se retrouve sans défense navale.

31 janvier 1863: Les cuirassé Confédérés Palmetto State et Chicora attaque la flotte de l’Union à Charleston: deux cuirassés de l’Union sont mis hors de combat.

7 avril 1863: Une force de cuirassé nordistes attaque Charleston: échec.

16 avril 1863: 8 cuirassés de l’Union passe les défenses de Vicksburg pour se retouver en aval de la ville.

4 juillet 1863: Vicksburg se rend.

5 aout 1864: Farragut lance sa flotte aidé de 4 cuirassé contre Mobile. un est coulé, les trois autres réduisent au silence le CSS Tennesse et les batteries défendant le port. Deux autres cuirassés confédérés se sabordent.

1 au 16 décembre 1864: 2 cuirassés appuient de leurs feux l’armée de Thomas défendant Nasville contre l’armée de Hood.

22 janvier 1865: Capture du fort Fisher qui commande l’entrée du port de Wilmington par la flotte de David Porter.

Les Principaux Ironclads confédérés…

CSS Virginia: construit du 11 juillet 1861 au 13 février 1862. Affront le 8 mars une escadre fédéral et coule le USS Cumberlanr et le USS Congress. Le 9 affronte le USS Monitor qu’il rencontrera par la suite deux fois. Il est sabordé le 11 mai 1862 pour empécher sa capture.

CSS Atlanta: Construit durant l’été 1862. Il sert dans les environs de Savannah. Il est capturait par l’Union et sert sous le même nom.

CSS Savannah: Lancé le 4 février 1863, il défend Savannah. Il se saborde pour éviter sa capture suite à la chute de Savannah le 21 décembre 64.

CSS Albermale: Lancé le 6 octobre 1863 sur la Roanoke River. Il attaqua Plymouth et coula le USS Southfield. Coulé par un bateau torpille en octobre 1864.

CSS Chicora: Lance le 23 octobre 1862 à Charleston. Il est détruit le 18 février 1865 pour éviter sa capture.

CSS Columbia: Construit à Charleston le 10 mars 1864. Coule en heurtant une épave le 12 janvier 1865.

CSS Charleston: Lancé en décembre 1862 à Charleston, il agit de concert avec le CSS Chicora. Il connut la même fin.

CSS Raleigh: Lancé fin 1863 à Wilmington il coula en mai 1864.

CSS Richmond: Lancé le 6 mai 1862. Il défendit l’accés à Richmond avec le CSS Frederisburg et le CSS Virginia II. Il fut détruit pour éviter sa capture en avril 1865.

CSS Frederisburg: Lancé le 30 novembre 1863 à Richmond. Il servit dans l’escadron de la James River. Il connut la même fin que le CSS Richmond.

CSS Virginia II: Lancé fin juin 1864, il fut sabordé pour éviter sa capture.

CSS Tennesse: Fini en octobre 1862. Capturé le 5 aout 1864 en défendant Mobile.

CSS Huntsville: Lancé le 7 février 186, il servit de batterie flottante pour défendre Mobile à cause de ses machines vapeurs trop faible. Sabordé en 1865 pour éviter sa capture.

CSS Arkansas: Lancé le 25 avril 1862 à Menphis, il s’attaquera à a flotte U.S aprés la prise de Menphis. Il coule le USS Carondelet le 15 juillet 1862. Il est détruit le 6 aout 1862 pour éviter sa capture.

CSS Manassas: Lancé en septembre 1861 . Il fut construit par des corsaires privés et confisqué par la marine Confédéré. Il défend la nouvelle-Orléans. Coulé en avril 1862 par le USS Mississippi.

CSS Louisiana: Lancé le 6 février 1862 . Ses moteurs ne fonctionnèrent jamais et donc servit comme batterie flottante. Il est détruit en avril 1862 pour éviter sa capture.

CSS Palmetto State: Lancé en mars 1862 à Charleston. Détruit en fevrier 1865 pour éviter sa capture.

CSS Georgia: Lancé en mai 1862, il est sabordé pour éviter sa capture en1864. Il défendit e port de Savannah.

CSS Tuscaloosa: il servit comme le CSS Huntsville de battrie flottante pour défendre Mobile. Il fut sabordé aux mêmes dates.

La Confédération lança la construction de 17 ironclads qui ne furent pas finis.