Fall of France
février 4, 2018Le jeu :
The Fall of France est le volume VIII de la série Europa de GDW il comprend la campagne elle même mais aussi tout ce qui faut pour jouer la seconde guerre mondiale en Europe à savoir l’ordre de bataille et mobilisation pour le France, la Belgique, la Hollande et même la Suisse ! D’ailleurs l’allemand peut choisir de passer par la Suisse dans le scénario « libre » mais c’est du suicide, vu les valeurs des unités suisse et la topographie . De nombreux pions ne sont donc pas utilisés dans la campagne dite historique, par contre on peux s’en servir pour faire des « what If ».
Le matériel :
2 cartes type Europa (donc pas très jolies mais fonctionnelles) 1400 pions (quand même !!!). Vu que l’essentiel de l’action se déroule sur 20 hexagones de largeur, cela fait pas mal d’embouteillage sur la carte !
On a utilisé les règles d’origines avec les fameuses capacités des Pz (ravitaillement en ZOC ennemie), le Panzer Scare, et le premier tour permettant à l’allemand de bouger en 2 étapes et obligeant l’Allié à aller au secours des belges. Ce qui est historiquement quasi obligatoire (l’allié ne peut abandonner la Belgique et les Pays-Bas !). Les marqueurs Corps sont systématiquement utilisés avec impossibilité de voir les piles non en ZOC. Ce qui rajoute du brouillard de guerre.
Situation de la campagne :
Il s’agit bien sur de l’offensive allemande de mai -juin 1940. Nous y avons joué de nombreuses fois en testant diverses situations possibles (les fameux What If ?) . Ce compte rendu synthétise donc plusieurs types de partie :
la partie classique : Set Up initial du français, des alliés et de l’allemand .
Partie avec le français gonflé en moyen blindés (de Gaulle écouté par le ministère de la guerre): les DLC passent en DLM, les brigades blindées sont regroupées en DCR. Mais le setup reste identique. Avec en particulier l’obligation faite au français d’envoyer la 1ere , la 7éme armée et la BEF en Belgique.
Partie similaire à la deuxième avec un placement plus libre. Chaque joueur peut « switcher » des armées, les forces motorisées de chaque camp sont totalement libres de placement . Les forces du fortress sector command, Costal fortress command et des Alpes restent à leur placement initial. L’allemand n’est pas obligé d’attaquer les Pays-Bas et la Belgique mais s’il le fait l’allié doit y envoyer des troupes.
Scénario : Historique
Durée : 2 après midi
Pas grand chose à dire , l’histoire se répète. L’allemand dans un premier temps passe dessus le hollandais, nettoie les Ardennes et commence à enfoncer les lignes belges avec son infanterie . L’allié envoie alors ses meilleures unités en Belgique et pendant quelles se font scotcher par l’infanterie allemande, les panzer déboulent des Ardennes sur le secteur de Sedan défendu par des unités de troisième catégorie qui ne font pas du tout le poids. Déjà à la fin du premier tour la percée est effective et les alliés au nord à moitié encerclés ! Il ne faut pas oublier d’ailleurs que dans la série Europa 1 tour = 15 jours !!!! Quand la percée est faite cela va vite, très vite?.
Dans toutes les parties faite l’allié au courant bien sur de ce qui va arriver essaye de ne pas aller trop loin en Belgique et laisse ses meilleures unités à proximité de la frontière franco- Belge. Cela n’empéche pas la percée , mais oblige l’allemand à chercher un crochet plus à l’ouest. Résultat l’enveloppement est plus long mais aucune unité n’en réchappe. Le résultat final est identique.
Scénario : Non historique (renforcement blindé français + placement imposé)
Durée 1 après midi
Le résultat est au départ géographiquement le même avec la percée dans les Ardennes. Par contre la contre attaque alliée est vigoureuse, mais elle n’arrive pas à repousser l’allemand car celui-ci est très bien soutenu par de l’infanterie de qualité et une aviation très puissante dans le secteur nord. De plus le joueur allemand n’a pas éparpillé ses blindés à la phase d’exploitation mais les a plutôt concentrés en de puissant corps .La partie est beaucoup plus longue et indécise au début mais finalement les forces motorisées françaises se font annihiler dans une grande bataille de chars entre Sedan et Reims ! Il faut dire que la couverture aérienne de l’allemand est meilleure et de plus lorsque des bombardiers français réussissent à passer ils se font décimer par une DCA très puissante coté germanique.
Scénario : Non historique
(renforcement blindé français + placement libre) + utilisation d’une partie des règles modifiées d’Europa parue dans Europa Mag 43/44 autorisant en particulier les overrun à partir de 5 :1 ! (c’est beaucoup plus réaliste). Durée : 2 après midi
Dans cette version l’incertitude règne dans les deux camps. Quel est le plan Allemand ? Ou sont les panzer division ? Comment va réagir l’allié ? (Je rappelle que l’adversaire ne voit pas la composition des corps d’armée sur la carte quand il ne sont pas en ZOC). L’ouverture de la campagne est classique ; c’est toujours ce pauvre Hollandais qui prend en premier ! Premier impulse donc, la Hollande est définitivement raillée de la carte et l’allemand attaque les forces belges sur l’intégralité de la ligne de front avec pour l’instant que de l’infanterie.
Réaction alliée : le français envoi des renforts en Belgique, mais que de la seconde ligne apparemment les meilleures unités sont ailleurs ou alors il garde des blindés en réserve. Devant les Ardennes une double ligne de défense se forme ; l’allemand ne passera pas !!! Deuxième phase allemande : les panzer attaquent la Belgique et forment deux pinces, la première perce au sud de Anvers et atteint Bruxelles sitôt rejointes par la deuxième qui vient du secteur de liège. L’infanterie soutenue par le génie d’assaut et un maximum d’artillerie de siège prend Eben-Emael ,Liege et Anvers . L’armée belge est détruite à 90% ! En phase d’exploitation les blindés allemands reculent après avoir overrunné l’armée française (de médiocre qualité il faut le dire) venue au secours des belges . L’allié renvoi une armée française et le BEF reconstituer un front à la frontière franco-belge. Mais ses blindés restent toujours introuvables?
Tour 2 : l’allemand recommence le même coup en Belgique : les panzer enfoncent la ligne de front et recule laissant de puissantes et intactes piles d’infanterie faire écran. Au niveau aérien, c’est la bérézina coté allié? En effet il y a toujours une grande différence de facteur de DCA et en plus l’allemand est prés de ces bases et donc dispose d’une couverture en béton. Le français commence à ronger son frein il vient de perdre l’équivalent de deux armées en Belgique et les forces blindées de l’adversaire ne sont même pas entamés. De plus n’étant jamais très longtemps au contact il ne sait pas exactement ou elles se trouvent. Il essaye des attaques long du front à partir de la ligne Maginot, mais les résultats sont quasi nuls. Il réussi à peine à progresser au Luxembourg. Il va falloir y aller du fort au fort, il décide donc d’engager une partie de ses forces motorisées dans le secteur de lille. L’attaque se présente bien et malgré quelques pertes la percée est réussie et l’allemand recule.
Tour 3 (déjà un mois et demi de campagne): L’allemand se replie de 16 km (1 Hex) en Belgique sur des positions préparés à l’avance par son génie (Fort) sauf sur deux hex. Plus au sud dans les Ardennes et le Luxembourg c’est une bataille d’attrition . C’est reparti comme en 14 doit penser le français? Le français veut profiter de l’opportunité d’une ligne de front pas encore totalement bunkerisée en Belgique. Il envoi l’intégralité de ses forces motorisées cette fois ci à l’assaut du point le plus faible qui cède mais au prix de résultat EX (échange) cela coûte quand même cher en DCR et DLM !! L’exploitation qui suit voit le Français atteindre les faubourgs de Bruxelles (la densité de pions à ce moment du jeu en Belgique est impressionnante !). Le joueur allemand sourit. ses Panzer à lui sont toujours intactes et prêtes à l’action.
Le tour 4 n’est qu’une formalité une double percée des panzer sur des unités françaises fatiguées et réduites pour certaines des deux tiers permet un enveloppement complet des meilleures unités restantes. En 4 tours (2 mois) l’allié aura perdu en Belgique, le BEF, prés de 3 armées françaises et
quasiment tous ses moyens motorisés !!! L’allemand lui est quasi intact il n’a perdu que quelques divisions d’infanterie qui seront vites remplacées. La messe est dite et plus rien n’arrêtera l’allemand jusqu’à Paris.
Debreifing
L’allié à commis une lourde faute, paralysé (traumatisé ?) par les Ardennes et les panzer il a engagé ses forces en Belgique par à-coup ce qui à permis à l’adversaire de les détruire une par une sans quasiment prendre de perte. De son coté l’allemand a parfaitement su jouer l’effet psychologique en montrant à chaque fois qu’une partie de ses panzer et en laissant planer le doute sur ses intentions.
La force de l’armée allemande ne réside pas que dans ses panzer mais aussi :
dans ses divisions d’infanterie qui sont puissante et homogènes alors que l’adversaire a des unités très inégales en valeur de combat (avec parfois pas de cadre)
dans ses moyens motorisés pour soutenir les divisions blindées (artillerie, AT, AA à profusion)
dans l’aviation plus puissante et capable d’importante concentration de moyen dans la zone nord.
Pour l’allié les différences de qualités des troupes passant de valeur de combat de 8 pour le BEF à 3 pour les plus faibles l’oblige à avoir une partie fragile dans sa ligne de front . Il faut qu’il renforce ces unités (par l’ajout d’artillerie ou de bataillon du génie ou autre) de façon a avoir toujours au moins une valeur de 6 en défense (sinon c’est l’overrun gratuit assuré).
BILAN :
L’application des règles modifiées du magazine 43/44 d’Europa + le brouillard de guerre permet des parties intéressantes et malgré le sujet archi connu nous avons pris plaisir à faire de nombreuses parties.
L’utilisation des nouvelles règles d’overrun en particulier rend le jeu plus souple et fluide. La nature du jeu avec des tours de 15 jours ne permet pas de rentrer dans les détails comme le fait par exemple l’excellent Victory in the West (GMT) ,réédité par Oriflam sous le titre Nach Franckreich, avec des régles d’exode par exemple.